Les formations pour travailleurs sociaux nous apprennent à devenir des professionnels “qualifiés”. C’est-à-dire dotés de la juste distance à l’usager et d’une bonne dose d’empathie. Mais qu’en est-il en réalité ? Intervenant Social Bienveillant vous propose de mettre les mots sur les difficultés rencontrées. Et de définir la marge entre ce qui est perçu de notre travail et les dessous de l’accompagnement social. 

Ce qui est perceptible par tous : 

“C’est courageux ce que tu fais, je ne pourrais pas”

Nombreux sont les travailleurs sociaux à avoir entendu cette phrase au cours de leur carrière. A l’écoute et patient, le travailleur social est reconnu pour son altruisme et son empathie.

Souriant, il est empreint d’une bienveillance à toute épreuve assortie d’une énergie débordante qui lui permet d’être à la fois efficace, réactif et disponible. 

Loin d’être fausses et déplaisantes, ces qualités ne représentent néanmoins qu’une partie de ce qui est perçu du travailleur social. 

Ce qu’ils ne voient pas : les dessous de l’accompagnement.

Malgré l’empathie qu’éprouvent les travailleurs sociaux à l’égard des usagers, l’affect et les émotions font partie intégrante du genre humain. Et donc, derrière le professionnel du social souriant peut se cacher un homme ou une femme en réelle souffrance. Les situations rencontrées peuvent heurter et les doutes s’installer très vite sans que cela ne soit pour autant verbalisé.

D’autre part, la surcharge de travail et le sur-investissement ont de lourdes conséquences sur le professionnel. A terme, elle a aussi des conséquences sur l’exercice de ses missions. Malgré cela, ayant pour seule finalité la relation d’aide, le professionnel tait ces sentiments et souvent son épuisement. 

Les risques psychosociaux sont nombreux : isolement, stress, fatigue et burn-out etc. Le Travailleur Social doit sans cesse s’adapter et se réajuster. Pour cela, il remet en question ses interventions tout au long de sa carrière. 

Bien heureusement nous ne montrons pas tout. Il y a une face bien cachée sous l’iceberg ! C’est la réalité du terrain, la réalité de ce que vivent les professionnels du social. 

Les facteurs qui complexifient le bien-être en travail social : 

En tant que travailleurs sociaux, nous sommes confrontés à des situations de stress qui peuvent parfois rendre notre quotidien éprouvant. Pour pouvoir continuer à exercer nos missions, il est primordial de se questionner sur notre bien-être au travail. Cette notion étant intimement liée à la prise en charge des usagers. Il est nécessaire d’analyser nos ressentis et notre vécu pour améliorer notre efficacité. 

Soulever cette problématique du bien-être au travail, c’est se donner la possibilité d’être à la fois plus efficace sur le terrain mais aussi et surtout plus heureux au travail. 

Les exemples des difficultés rencontrées par les travailleurs sociaux sont nombreux et non-exhaustifs, à ceux-ci peuvent s’ajouter les événements sociétaux qui ont un fort retentissement sur nos métiers.

Accompagner les usagers: quelles difficultés?

Comment parler de travail social sans parler des personnes accompagnées ? Il s’agit là de notre cœur de métier : le lien à l’autre. Ce lien nous nourrit mais il peut dans certains cas, devenir la source même de notre malaise et engendrer des situations qui peuvent être très complexes à gérer. 

Aider l’autre signifie “apporter son concours à quelqu’un en joignant ses efforts aux siens”, or, nous le savons, il n’est pas rare de vivre une relation d’aide inégalitaire dans le travail social. Le manque de collaboration d’un usager alourdit considérablement les efforts que doit produire le travailleur social pour mener à bien ses missions. Ayant souvent des parcours de vie compliqués, parfois dramatiques, certains usagers peinent à se mobiliser et le professionnel doit s’en accommoder pour l’accompagner au mieux. Dans ce schéma, il porte la relation à bout de bras au risque de s’épuiser.

Au contact de la précarité, le travailleur social doit faire preuve d’un grand professionnalisme et savoir prendre de la distance,  se protéger des situations difficiles auxquelles il est confronté. Néanmoins, ces situations et les histoires de vies qui lui sont relatées peuvent le heurter et il est primordial de pouvoir le verbaliser. En effet, une émotion refoulée par un professionnel (“parce qu’il est professionnel”), peut provoquer un malaise au travail, même à court terme. 

De même, dans l’exercice de nos missions, nous pouvons être confrontés à la violence. Qu’elle soit verbale ou physique, que nous en soyons victimes ou simples spectateurs; elle peut provoquer un sentiment d’insécurité, sentiment antinomique à celui du bien-être au travail. 

Les structures sociales  : quelles difficultés ?

Le travail social est une œuvre collective de solidarité régie par des entités administratives et financières dans un climat social national complexe. De ce fait, les travailleurs sociaux évoluent dans un contexte de restrictions budgétaires accru qui entraîne une réduction massive des effectifs. Cette réduction impacte directement l’accompagnement social. Et surtout les professionnels puisqu’elle engendre pour eux une surcharge de travail et une surcharge mentale non négligeable. Lorsque l’on connaît déjà les difficultés inhérentes au travail social, notamment liées à l’humain et aux précarités, il apparaît clair qu’une charge supplémentaire ne peut mener qu’à un épuisement professionnel. 

Accompagner un usager : quelles limites, quelles difficultés ? 

Une rupture de droit, un papier manquant dans la constitution d’un dossier ou une fin de prise en charge actée et, tout à coup, l’accompagnement s’arrête. Le travailleur social est parfois confronté à l’éphémérité de ses interventions. Il peut être complexe de collaborer et d’instaurer une relation d’aide égalitaire mais il est également difficile de constater nos propres limites. Les travailleurs sociaux doivent concilier les difficultés des usagers et les incohérences administratives avec la mobilisation parfois difficile des partenaires. Les travailleurs sociaux font face à un manque de moyens et leur champ d’intervention reste administrativement restreint.

Quelles conséquences ?

La somme des difficultés énumérées ci-dessus renforce la complexité initiale du métier de travailleur social. Après la journée de travail, prendre du recul peut s’avérer compliqué de par la charge mentale imposée et les limites auxquelles les travailleurs sociaux sont confrontés. Maintenir un bien-être dans ce contexte est primordial pour s’armer face à des problématiques qui peuvent avoir un lourd impact sur notre santé. En effet, si les difficultés ne sont pas abordées, elles peuvent provoquer un mal-être, de la fatigue et un épuisement physique et mental. Tout ceci peut avoir des conséquences sur la qualité de notre travail et donc, sur les usagers.

Cette perte de plaisir entraîne une perte de motivation et d’investissement dans l’exercice de nos missions, une lassitude et peut même mener jusqu’au burn-out. 

Le bien-être dans le social, c’est possible ! 

Il existe toute une palette d’outils pour faire face à ces difficultés et la formation en fait partie. 

La formation complète la nécessité de s’interroger sur ses pratiques professionnelles. Mais aussi sur sa posture professionnelle afin d’apprendre à se protéger. Et puiser dans les outils existants pour exercer ses missions plus sereinement.

Sur le site Intervenant Bienveillant, vous trouverez des services pensés pour outiller les professionnels du social et les aider à améliorer leur qualité de vie au travail. Un programme de formation innovant est bientôt disponible. Il met au cœur de celui-ci une nouvelle forme d’accompagnement au bien-être au travail qui est dédiée aux professionnels du social. Le point fort est de faire intervenir un panel de professionnels experts dans le domaine du bien-être au travail. Des psychologues, thérapeutes, sophrologues, réflexologues etc.